Quelques idées reçues sur les échecs
Idée reçue n°1 : apprendre à jouer aux échecs, c’est difficile. Il faut moins d’une heure à un adulte pour y parvenir. Les enfants sont capables de maîtriser les règles dès 4 ans. Quant aux enfants de 6 ans, il ne leur faut pas plus de deux leçons pour connaître les règles.
Idée reçue n°2 : c’est un jeu intimidant pour les enfants. Ce sont bien plutôt les adultes, induits en erreur par l’idée reçue n°1, qui sont intimidés par les échecs. La plupart des enfants n’en ont jamais entendu parler avant de voir un échiquier et sont loin d’imaginer les trésors de complexité qui s’y cachent.
Idée reçue n°3 : les enfants d’aujourd’hui ne jurent que par les consoles de jeux et ne s’intéresseront jamais à un jeu aussi lent que les échecs.Cet argument est sûrement le plus pernicieux de tous car il tient pour un fait établi que les enfants d’aujourd’hui sont incapables de se concentrer. Dieu merci, les éducateurs du monde entier savent que c’est faux. Le jeu d’échecs porte une telle part de magie en lui que les jeunes en sont mystifiés. Rendez vous dans un tournoi scolaire et vous serez stupéfait de voir des centaines d’enfants concentrés sur leur partie.
Idée reçue n°4 : les échecs, c’est un jeu d’intellos. Ce cliché ne tient pas la route si on observe la réalité des autres pays où les échecs sont une activité populaire, traitée avec le même respect que le football, le tennis et autres sports .
Idée reçue n°5 : les échecs, c’est ennuyeux. En fait : ceux qui y jouent savent bien qu’on y retrouve la même intensité que dans les autres grands sports, comme le basket, le football, le baseball, le tennis ou le golf. Si vous ne connaissez pas les règles, forcément, ça n’a aucun intérêt. Mais pour les amoureux des échecs, la montée de tension qu’on ressent au cours d’une partie de haut niveau s’apparente presque à l’accouchement de sa femme.
Idée reçue n°6 : Les échecs restent un jeu comme un autre et n’ont pas d’utilité sociale. On pourrait aussi bien apprendre le tarot aux enfants. je ne veux pas me brouiller avec les amateurs de tarot mais le comparer aux échecs me semble hors-sujet. Comme je l’ai déjà écrit, on ne compte plus les preuves scientifiques et pratiques qui illustrent les bénéfices sociaux et intellectuels du jeu d’échecs. La vie de milliers d’enfants a été bouleversée par leur implication dans des programmes de développement des échecs. Je l’ai constaté avec tous les enfants que j’ai entraînés, je l’ai entendu dire dans toutes les villes que j’ai sillonnées au cours de mes voyages : les échecs, ça marche !
Extrait : « La diagonale du succès » de Maurice Ashley